Place Bellecour

Il est commun de se donner rendez-vous « sous la queue du cheval » ! N’ayez crainte, cette expression est bien lyonnaise et sous-entend un rendez-vous à l’arrière de la sculpture du cheval de Louis XIV, située au centre de la place, qui est la plus grande place piétonne d’Europe.

Bellecour, place si singulière avec son sol rouge, ses statues dispersées (Louis XIV, Saint Exupéry, le Petit Prince, le Veilleur de Pierre), ses kiosques à fleurs et ses allées d’arbres la bordant, est souvent considérée comme un lieu touristique.

La place Bellecour à Lyon, un lieu de retrouvailles

Entre le pavillon de l’Office du tourisme, la grande roue ou les superbes installations de la traditionnelle Fête des Lumières (8 décembre), les Lyonnais s’y retrouvent régulièrement. Et ceci, aussi bien pour obtenir une place pour le festival les Nuits de Fourvière, que les grandes manifestations humanitaires ou plus simplement pour faire des emplettes dans les grandes maisons Lyonnaises comme la librairie Decitre, le chocolatier Voisin ou le célèbre traiteur Pignol. Venez profiter du soleil ou refaire le monde autour des tables en bois du typique Café Bellecour. Une institution parmi tant d’autres dans ce quartier chargé d’histoire.

On confère d’ailleurs à la place un statut particulier avec ses nombreux mystères, ses clubs secrets et ses légendes urbaines… Amusez-vous à aller enquêter auprès des commerçants et habitants pour déceler des indices.

Le point de départ de vos virées entre amis ou en famille…

La place Bellecour reste le point névralgique de la ville. Géographiquement, elle se situe au centre de la ville. Largement desservie par les transports en commun (lignes de bus, lignes du métro A et B…), la place Bellecour est aussi le point kilométrique 0 de Lyon, à partir duquel toutes les distances avec les autres villes de France sont calculées.

Lyonnais, Lyonnaises, étudiants, professionnels et touristes se mêlent ici. Une place qui bouillonne, symbole d’attractivité de la ville qui garde encore de nombreux mystères.

La place Bellecour, un lieu incontournable pour tous !

INFOS PRATIQUES

Où ? Au centre de Lyon !

Un tips ? Une pause l’été sur la terrasse de Pignouf Plage dont tout le monde parle.

Coup de coeur ? Les kiosques à fleurs, si beaux, utiles et typiques à la fois.

POINT HISTOIRE

Quelle est l’histoire de la place Bellecour ?

La place Bellecour a changé plusieurs fois de nom et de fonction au fil des siècles. Si son activité première, à l’époque Gallo-romaine, était dédiée à l’échange commercial, celle qui n’était encore qu’une île deviendra par la suite un terrain marécageux avant de se transformer, sous Charlemagne, en un superbe jardin luxuriant où seront plantées des vignes. C’est d’ailleurs de cette époque bien précise que lui vient son nom actuel : « bella curtis », soit « belle cour » traduit du latin.

Au XVIe siècle, le site appelé « Pré de Belle Court » est racheté par le baron des Adrets. Son initiative la plus importante a été l’assèchement des marais afin d’aménager la zone en terrain militaire, alors que les guerres de religion battent leur plein entre catholiques et protestants. Au début du siècle suivant, c’est Henry IV qui devient l’acquéreur de la place et qui en fait une place d’arme.

La seconde moitié du XVIe siècle signe la fin des ambitions guerrières du Pré, laissant place à un grand projet d’aménagement. Il n’est pas encore question d’ « urbanisme », terme caractéristique du XXe siècle, mais d’ « embellissement » des villes. Ce sont ces travaux d’embellissement qui ont dessiné les grandes lignes de l’actuelle place Bellecour.

Sous l’impulsion d’Henri IV, au tout début du 17ᵉ siècle, des centaines de tilleuls sont plantés afin d’en faire une place publique. Le consulat de l’époque (équivalent actuel de l’équipe municipale) fait installer un passage en croix afin de ne plus avoir à circuler sur un sol devenant très facilement boueux dès les premières pluies.

Sous Louis XIV, en 1658, la place ne peut plus être utilisée à des fins commerciales et aucune construction ne peut être envisagée afin que son rôle premier reste celui d’une place. Elle devient ainsi la 1re vitrine de Lyon auprès des grands de ce monde. Des personnalités prestigieuses vont activement participer à la grandeur de la place Bellecour lors de leur passage : la reine Christine de Suède, le pape Pie VII, et bien entendu, Louis XIV en 1658. En 1686, la première statue de Louis XIV est installée, et des bâtiments de l’architecte Robert de Cotte fleurissent tout autour de la place.

En 1713, alors que le site est rebaptisé place Louis-le-Grand, la statue équestre du Roi-Soleil est érigée, mais il reste à parfaire le cadre pour sa mise en valeur. Autour de cette sculpture emblématique, le vaste chantier ne s’achève que dans les années 1730. La place, bordée de tilleuls et encadrée par des façades uniformément bâties, renferme des jardins et des fontaines. Pendant la révolution, la statue royale et les façades sont détruites. Une guillotine est installée sur la « place de la Fédération ».

À la révolution, elle devient la Place de la Fédération, une guillotine trône sur la place en 1792, puis elle est renommée la place de l’Égalité un an plus tard. À la fin de la révolution, la place, comme une bonne partie de la ville, n’est plus qu’un champ de ruines. Bonaparte commence la reconstruction des bâtiments en 1800 autour de la place et fait de nouveau installer une statue de Louis XIV chevauchant un magnifique destrier, la première statue de la place Bellecour ayant été détruite lors de la révolution. La place Bonaparte deviendra la place Napoléon avant de retrouver son nom actuel sous la 3e république.

Les pavillons qui se trouvent toujours sur la place Bellecour ont été construits en 1852 par l’architecte Tony Desjardins. Ils abritent aujourd’hui l’Office du Tourisme et des Congrès du Grand Lyon. En 1930, les immeubles de la place sont classés monument historique. Les derniers réaménagements ont eu lieu entre 2010 et 2013 avec le déplacement des bassins et des aires de jeux, le repositionnement et l’agrandissement des kiosques avec la création d’une allée qui les longe.

Saviez-vous que la place Bellecour a failli se transformer en gare ?

Ce projet rocambolesque, conspué par l’ensemble des Lyonnais et du maire de l’époque, ne verra finalement jamais le jour suite à une opposition farouche de ces derniers en 1845. Perrache accueillera finalement la gare, et la place Bellecour restera telle qu’elle est, à la plus grande satisfaction de l’ensemble de la population.

La légende urbaine sur la statue de Louis XIV…

La statue de Louis XIV qui trône actuellement sur la place Bellecour, n’est plus, comme nous l’avons noté précédemment, la statue originale qui fut totalement saccagée lors de la révolution. En effet, la statue de la place Bellecour de 1713 fut détruite 80 ans plus tard dans le but d’en faire des canons pour la révolution.

C’est un Lyonnais, François-Frédéric Lemot, qui réalisera cette sculpture en 1818. Mais comme vous pourrez le remarquer en observant cette statue, le roi chevauche sans étriers. Une folle rumeur s’est alors propagée dans les faubourgs de Lyon, prétendant que François-Frédéric Lemot, n’ayant pas supporté un tel oubli pour une commande aussi importante, aurait mis fin à ses jours…

Rassurez-vous, il n’en est rien, ce n’était ni un oubli ni une erreur, mais bien la volonté de l’artiste de représenter le roi Louis XIV dans toute sa splendeur, montant son cheval à cru comme cela se faisait à l’époque romaine, sans selle, ni étriers.

La réalisation de ce chef-d’œuvre l’aura, bien au contraire, couvert de gloire, jugez plutôt : il sera élevé au titre de baron, fait chevalier de la Légion d’honneur et il obtiendra la croix de chevalier de Saint-Michel. De quoi éventuellement prendre la grosse tête, mais certainement pas pousser au suicide !

La construction réalisée par l’artiste à Paris devra ensuite être transportée jusqu’à Lyon, il aura fallu pas moins de 24 chevaux et 12 jours pour la ramener sur la place Bellecour ! Il faut dire qu’elle mesure 5.70 m de hauteur et pèse pas loin de 15 tonnes…

La nuit du 26 au 27 juillet 1944

Lyon est connue pour être la ville de France où la majorité des mouvements de résistance ont convergé pendant la 2e guerre mondiale. Le Générale de Gaulle lors de la libération de Lyon le 14 septembre 1944 avait rendu un hommage à la ville et aux Lyonnais en ces termes : « …cette capitale gauloise qui fut ensuite la capitale de la Résistance française et qui est aujourd’hui une très grande ville de notre France couverte de blessures, éclatante dans son honneur et emportée par son espérance. ».

Une de ces blessures date de la nuit du 26 au 27 juillet 1944, sur la place Bellecour, alors qu’une bombe explosait aux alentours de minuit dans un café alors largement fréquenté par les allemands et la milice. Si seuls des dégâts matériels résultèrent de cette exposition, la réaction allemande fut immédiate et sans pitié, 5 hommes arrêtés quelques jours auparavant pour faits de résistance furent exécutés 1 par 1 sous les yeux des habitants et des passants. Leurs corps laissés là, gisant sur la place « à titre d’exemple », ne seront pas enlevés avant l’après-midi. Ces dates représentent un moment douloureux de l’histoire de la place Bellecour, et plus généralement, de la ville de Lyon.

En hommage, fut érigée en 1948 le « Veilleur de Pierre » à l’angle de la rue Gasparin. Cette réalisation du sculpteur lyonnais Georges Salendre et de l’architecte Louis Thomas est un mémorial de la résistance française. L’homme de pierre qui « veille sur les valeurs démocratiques et républicaines » se trouve à l’endroit exact où Gilbert Dru, Albert Chambonnet, Pierre-Francis Chirat, Léon Pfeffer et René Bernard trouvèrent la mort par la main des soldats de l’occupation.

Quand Saône et Rhône se personnifient sous la forme de statues…

Revenons à la magnifique statue de Louis XIV, peut-être avez-vous remarqué les 2 autres statues, qui l’entourent : une femme sur un lion calme et bienveillant pour l’une, et celle d’un homme aux côtés d’un lion rugissant, toutes griffes dehors, tenant sous l’emprise de sa patte droite un poisson. La femme représente la Saône, calme, sereine, et l’homme le Rhône, « âpre et farouche, qui descend des libres sommets, et va, sans se tarir jamais, aux flots intarissables… » (Édouard Pailleron).

Ces allégories du Rhône et de la Saône sont la création des frères Guillaume et Nicolas Coustou en 1720.

Les deux ouvrages de bronze ont rejoint le Musée des Beaux-Arts de Lyon au printemps 2021 pour leur restauration.

Avec une superficie de plus de 6,2 hectares, la place Bellecour est sans conteste la plus grande place de Lyon. Mais c’est aussi la plus grande place piétonne d’Europe et la 3e plus importante de France, derrière la Concorde à Paris et les Quinconces à Bordeaux.

Aujourd’hui centre névralgique de la Presqu’île, la place Bellecour est irriguée par trois grands axes : la rue République vers la Place de la Comédie, la rue Édouard Herriot vers la Place des Terreaux et la rue Victor Hugo au sud, vers Perrache. Le pont Bonaparte et le pont de la Guillotière situés de part et d’autre, côté Saône et côté Rhône, relient la place au quartier du Vieux Lyon, à l’ouest et au quartier de la Guillotière, à l’est.

La place Bellecour de Lyon est aujourd’hui un lieu de rendez-vous, un lieu de découverte ou passé, présent et futur se suivent et ne se ressemblent pas. Une seule chose ne change pas, c’est l’attachement des Lyonnais pour cette place mythique et son cheval de bronze.

Pour plus d’informations sur Lyon, l’office du tourisme de Bellecour saura vous accueillir et vous conseiller pour votre visite.

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