Tout savoir sur la place Bellecour à Lyon

Plus grande place nationale, et première place piétonne d’Europe, la place Bellecour est emblématique à bien des égards. Retour sur les grands événements qui ont marqué le site de l’actuelle statue équestre, bordé par les « façades de Bellecour ».

Une brève histoire de la place Bellecour

À Lyon, la place Bellecour tire son nom contemporain d’une vigne du XIIe possédée par l’archevêque de la ville. Le ministre ecclésiastique avait baptisé l’écrin de sa plantation « bella curtis », soit « belle cour » traduit du latin.

La topographie des lieux était alors bien différente de celle que nous connaissons actuellement. Les terres humides de la région de l’entre-deux-fleuves, ont vu leur physionomie modifiée, autant par les phénomènes naturels que par les décisions urbanistiques. Au XVIe siècle, le site appelé « Pré de Belle Court » est racheté par le baron des Adrets. Son initiative la plus importante a été l’assèchement des marais afin d’aménager la zone en terrain militaire, alors que les guerres de religion battent leur plein entre catholiques et protestants. Au début du siècle suivant, c’est Henry IV qui devient l’acquéreur de la place et qui en fait une place d’arme.

La seconde moitié du XVIe siècle signe la fin des ambitions guerrières du Pré, laissant place à un grand projet d’aménagement. Il n’est pas encore question d’ « urbanisme », terme caractéristique du XXe siècle, mais d’ « embellissement » des villes. Ce sont ces travaux d’embellissement qui ont dessiné les grandes lignes de l’actuelle place Bellecour.

En 1713, alors que le site est rebaptisé place Louis-le-Grand, la statue équestre du Roi-Soleil est érigée, mais il reste à parfaire le cadre pour sa mise en valeur. Autour de cette sculpture emblématique, le vaste chantier ne s’achève que dans les années 1730. La place, bordée de tilleuls et encadrée par des façades uniformément bâties, renferme des jardins et des fontaines. Pendant la révolution, la statue royale et les façades sont détruites. Une guillotine est installée sur la « place de la Fédération ».

Des travaux de restauration seront ensuite financés sous Napoléon Bonaparte, d’où son nom temporaire de « place Bonaparte ». La nouvelle statue de la place Bellecour érigée en 1825 est l’œuvre de l’architecte lyonnais François-Frédéric Lemot.

Les pavillons qui se trouvent toujours sur la place Bellecour ont été construits en 1852 par l’architecte Tony Desjardins. Ils abritent aujourd’hui l’Office du Tourisme et des Congrès du Grand Lyon. En 1930, les immeubles de la place sont classés monument historique. Les derniers réaménagements ont eu lieu entre 2010 et 2013 avec le déplacement des bassins et des aires de jeux, le repositionnement et l’agrandissement des kiosques avec la création d’une allée qui les longe.

La plus grande place piétonne d'Europe et centre névralgique de la ville

Avec une superficie de plus de 6,2 hectares, la place Bellecour est sans conteste la plus grande place de Lyon. Mais c’est aussi la plus grande place piétonne d’Europe et la 3e plus importante de France, derrière la Concorde à Paris et les Quinconces à Bordeaux.

Aujourd’hui centre névralgique de la Presqu’île, la place Bellecour est irriguée par trois grands axes : la rue République vers la Place de la Comédie, la rue Edouard Herriot vers la Place des Terreaux et la rue Victor Hugo au sud, vers Perrache. Le pont Bonaparte et le pont de la Guillotière situés de part et d’autre, côté Saône et côté Rhône, relient la place au quartier du Vieux Lyon, à l’ouest, et au quartier de la Guillotière, à l’est.

Largement desservie par les transports en commun (lignes de bus, lignes du métro A et B…), la place Bellecour est aussi le point kilométrique 0 de Lyon, à partir duquel toutes les distances avec les autres villes de France sont calculées.

Une place, de multiples hommages

Le Roi-Soleil n’est pas le seul à habiter l’âme de la place Bellecour. Deux allégories ornent le socle de la statue équestre. Il s’agit du Rhône et de la Saône mis en scène par les frères Coustou. L’Allégorie du Rhône par Guillaume Coustou et l’Allégorie de la Saône par Nicolas Coustou ont été livrées en 1720 pour rejoindre le piédestal central de la place Bellecour à Lyon. Les deux ouvrages de bronze ont rejoint le Musée des Beaux-Arts de Lyon au printemps 2021 pour leur restauration. 

Autre œuvre incontournable de la place : le « Veilleur de Pierre » érigé en 1948 à l’angle de la rue Gasparin. Cette réalisation du sculpteur lyonnais Georges Salendre et de l’architecte Louis Thomas est un mémorial de la résistance française. Le 27 juin 1944, cinq résistants sont fusillés, en représailles d’un attentat sans victime et dont ils n’étaient par ailleurs pas les auteurs. L’homme de pierre qui « veille sur les valeurs démocratiques et républicaines » se trouve à l’endroit exact où Gilbert Dru, Albert Chambonnet, Pierre-Francis Chirat, Léon Pfeffer et René Bernard trouvèrent la mort par la main des soldats de l’occupation.

La place de couleur rouge terre est aussi le théâtre de nombreux hommages ponctuels se déroulant au fil des événements qui marquent l’actualité contemporaine. De nombreux rassemblements, mais aussi des rencontres culturelles et sportives s’y tiennent régulièrement.

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